Sylvie M.

Conseillé par (Libraire)
10 janvier 2014

L'artiste et l'homme d'Etat

Le personnage principal de ce roman est Georges Pompidou. Nous le suivons à travers le regard du narrateur : le peintre Kerros, dont l'oeuvre est appréciée du couple Pompidou. Nous sommes en 1969, au début du mandat présidentiel; l'objectif de l'homme d'Etat est de moderniser la France, de lui donner une place dans le monde en faisant de Paris le symbole de cette modernisation : c'est le triomphe de la voiture et du béton. Nous assistons donc à l'emblématique destruction des Halles et de la construction du Centre des Arts du Plateau Beaubourg (pas encore nommé Centre Pompidou). Certains résistent, les "Insulaires" notamment, petit groupe que fréquente Kerros et qui tente de s'opposer à la rénovation tous azimuts. Kerros apprécie l'homme, peint son portrait, mais condamne sa politique urbanistique.
Le roman séduit par la relation tout à fait vraisemblable entre les deux hommes; tout aussi réussie est l'évocation des évènements marquants de ces années 1969-1974. Et on retrouve le ton et le style si particulier de Philippe Le Guillou. On est sous le charme, en effet.

Conseillé par (Libraire)
10 janvier 2014

Migration d'un coeur

Simon Limbres, 19 ans, meurt accidentellement. Ce livre relate le parcours de son coeur d'un corps à un autre.
Une fois de plus, Maylis de Kerangal nous étonne et nous séduit avec son style très clinique : une écriture ciselée, des mots qui claquent, des phrases qui s'étirent magnifiquement. Beaucoup de tension dans ce roman, de densité, et finalement, beaucoup d'émotions autour de ce coeur. La scène de la transplantation, dans le bloc opératoire, est à couper le souffle. Et on se souvient longtemps de chacun des personnages : le chirurgien, l'interne, l'infirmière, le chef de clinique, le réanimateur et les parents, tous nous livrent leur petite musique...

Bluffant !

22,90
Conseillé par (Libraire)
6 décembre 2013

les vies multiples d'un prince de Habsbourg

A travers les vies multiples de l'archiduc Guillaume de Habsbourg, l'historien Timothy Snyder, grand connaisseur de l'histoire de l'Europe Centrale, nous offre un éclairage original sur les deux conflits mondiaux vu de l'ex-empire austro-hongrois. Ce vaste territoire, dominé par les Habsbourg pendant des siècles, puis démembré à l'issue de la première guerre mondiale, se verra dominé par la suite par Hitler, puis par Staline. L'archiduc Guillaume, d'abord monarchiste, se voit roi d'une Ukraine indépendante, pour ensuite flirter avec le nazisme avant d'adopter une position pro-alliée, puis soutenir la démocratie autrichienne. Personnage protéiforme donc, sa vie nous éclaire sur le destin de cette partie de l'Europe, et sur le rôle qu'y a joué sa célèbre famille. Une biographie bien passionnante, qui nous fait réviser notre histoire proche.

Éditions de L'Olivier

22,50
Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2013

De la très grande littérature

"D'abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres qui se sont produits plus tard". Dès la toute première page, Richard Ford annonce les faits qu'il va relater. Le narrateur, un garçon de 15 ans qui doit faire face à l'inconscience de ses parents, va voir son existence basculer. Toute la force du récit tient dans la minutie de l'analyse et la description des faits, de leur conséquences tragiques, et du regard, 50 ans après, que le narrateur porte sur ces évènements. De la très grande littérature.

Conseillé par (Libraire)
2 août 2013

Un roman qui fait réfléchir

Un homme et un jeune garçon arrivent dans un camp de réfigiés pour commencer une nouvelle vie. Nous ne savons rien de leur passé, ni d'où ils viennent. Le lieu n'est pas précisé non plus. C'est bien une parabole que l'auteur nous propose où sont posées beaucoup de questions : sur le travail, l'amour, les relations sexuelles, la filiation, et surtout l'éducation. A travers cette "enfance de Jésus", nous assistons à la re-naissance du jeune garçon dans ce nouveau monde et à la lourde responsabilité des adultes dans ses apprentissages.
On retrouve avec plaisir le style direct et sans fioritures de J.M. Coetzee.
Un roman qui fait réfléchir.