Les commentaires de Clodette et George72 m'ont laissé songeuse : d'accord avec l'une pour dire que c'est un chouette roman, qui se lit avec plaisir et sourire, d'accord avec George72 pour dire que c'est un roman un peu caricatural pour lectrices de magazine féminin, ... mais ces lectrices peuvent aussi savoir faire preuve d'une certaine auto-dérision, qui apprécie le ridicule ces figures de mères abusives et ingérentes que nous ne voulons pas devenir ?
Moi il me semble que ce roman atteint ses ambitions affichées : faire sourire les mères et grincer des dents les fils célibataires, amuser sans prétention. J'ai pour ma part passé un bon moment en sa compagnie .

Il est dommage que ce roman soit un des seuls d'E. Von Arnim à être encore publiés. Cette anglaise devenue baronne et dont les enfants eurent pour précepteur E. Morgan Forster cultive un style intimiste, qui n'est pas sans rappeler Colette, mais également un humour britannique qui se moque de ses contemporains avec légèreté. Dans Avril enchanté, quatre colocataires sans point commun vont devoir cohabiter dans une villa italienne, pour le meilleur et pour le pire. Comme chez Forster la vertu libératrice du voyage est louée.
Mais courez en bibliothèque chercher "En caravane" et "Christopher et colombus" : des pieds-de-nez littéraires à la bienséance victorienne dans un style proche de Jane Austen. Des lectures joyeuses, et fines, de vacances.

Un seul reproche : le livre est trop court. D'autant que l'on apprend qu'il existe d'autres lettres, échangées entre l'inénarrable Hélène Hanff et les délicieux libraires d'outre-manche. Cette oeuvre épistolaire qui a fait le succès involontaire d'une dramaturge méconnue est un hymne à la littérature, sublime, décapant, qui fait regretter de ne pas avoir connu cette femme énergique.

Toute la série des Baker street est drôle. D'un humour potache, pince -sans-rire, so british, qui décrit l'envers du couple légendaire : un Watson coureur, un Sherlock empoté et prétentieux et enfin une madame Hudson à mourir, tyrannique et portée sur le whisky. Fans trés sérieux du détective s'abstenir : tout le monde en prend son grade !

L'univers gynécologique, et donc féminin et médical, du roman, le destine à séduire plus largement les femmes, dont je suis, ou les médecins. peut-être. En tout cas l'intrigue est captivante. Je l'ai lu avec un intérêt grandissant à chaque page, et en me promettant de ne plus supporter les avis de mon gynécologue sans broncher : il y aura un après-Winckler !
seule la fin est décevante à mon goût : on se passerait bien de cette fin romanesque et abracadabrante.