• Conseillé par (Libraire)
    9 juin 2022

    En France, la publication de la Trilogie des Poudremages n’en est pas à son premier coup d’essai : le tome 1 avait été publié en 2014 dans la collection Eclipse, désormais disparue, et la publication des tomes suivants fut tout bonnement annulée, laissant le lecteur francophone sans la suite. C’est donc une bonne nouvelle que les éditions Leha reprennent la publication complète de la trilogie, avec le second tome prévu pour septembre de cette année.

    Après tout, la trilogie a eu son petit succès outre-atlantique, au point de rafler un David Gemmel Award et des retours positifs de la part des lecteurs anglophones. Surtout, le lecteur français est plus que susceptible de se retrouver dans l’univers des Poudremages. Plaçant son intrigue dans le monde certes fictif d’Adro, l’auteur s’est clairement inspiré de la révolution française. Les premières pages donnent le ton : le Maréchal Tamas, après avoir fomenté un coup d’état contre le roi Manhouch avec divers alliés, envoie ensuite tout ce beau monde à la guillotine - le roi, sa famille, et les nobles en général.
    Et bien sûr, tout ne s’arrête pas magiquement après l’exécution de tout ce beau monde : il faut ensuite maîtriser un pays en proie à des déchirements internes, ainsi que contrer les possibles attaques des pays frontaliers. L’occasion pour l’auteur de nous balader entre différents points de vue : celui de Tamas bien sûr, Poudremage de son état, une catégorie de personnes capables d’interagir avec la poudre ; celui de son fils Taniel, lancé à la poursuite d’une privilégiée, de puissants magiciens ; celui d’Adamat, un enquêteur chargé par Tamas de résoudre l’énigme d’une prophétie qui évoque ni plus ni moins que la fin du monde et le retour de Dieux sur Terre.
    L’univers foisonne, mais avoir repris le point de vue de ces quelques personnages permet une découverte en douceur des différentes subtilités du monde, des rapports de force qui entrent en jeu. Le récit ne manque pas non plus de personnages secondaires attachants – on pensera notamment à Ka-Poel, une rescapée des pays sauvages, énigmatique au possible, qui accompagne Taniel en permanence.
    Brian McClellan fait montre d’une belle maîtrise du déroulé de l’intrigue, l’univers et les rapports de force qui le sous-tendent sont réellement convaincants, et les scènes finales, puissantes, sont tout bonnement excellentes. Trilogie oblige, la dernière page nous laisse avec de nombreuses questions, et donc avec une attente qui paraît bien trop longue d’ici le prochain tome. Une belle réussite dont on attend la suite avec impatience !