sandrine57

Lectrice compulsive d'une quarantaine d'années, mère au foyer.

La Pologne trahie

Zdl

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14 novembre 2012

Juin 1963. Alors qu'il prend le frais sur le pont du Christina, le yacht de son ami Aristote Onasis, Winston Churchill est pris à parti par un serveur polonais qui lui reproche d'avoir trahi le peuple polonais, des années plus tôt, lors de la conférence de Yalta. C'est l'occasion pour lui de se souvenir de ces huit jours qui ont changé la face du monde...
Yalta, du 4 au 11 février 1945. La deuxième guerre mondiale est en passe de prendre fin, les alliés se réunissent en Crimée, invités par Staline qui ne souhaite pas quitter l'URSS.

Trois hommes, Joseph Staline, Franklin Roosevelt et Winston Churchill, vont décider du sort de l'Allemagne vaincue et du visage du monde d'après-guerre. Ils sont alliés, certes, mais plus en raison des circonstances que de leurs convictions et les forces en présence sont inégales. Franklin Roosevelt est miné par la maladie, sa fin est proche, il est obnubilé par son grand projets de Nations Unies qu'il veut laisser en héritage et il a besoin de l'URSS à ses côtés pour combattre les japonais. Winston Churchill est un vieil homme, fatigué par les années de guerre, contesté au sein de son parti. Lui seul se préoccupe du sort de l'Europe et des visées soviétiques. Le vrai maître du jeu est Joseph Staline. Le fringuant sexagénaire est en position de force, il a stoppé Hitler sur le front de l'Est, son armée est aux portes de Berlin, l'occasion est belle d'étendre la sphère d'influence de son pays.
Pendant ce temps-là, la Pologne est exangue. Elle vient de subir successivement l'invasion nazie et la libération russe. Marian Nowak, un officier polonais déguisé en plombier, prend contact avec la délégation anglaise et lance un appel à l'aide pour son peuple dont l'armée de Staline est en train d'organiser le massacre. Churchill promet mais a-t-il les moyens d'imposer ses vues?

Une date, une vieille photo, les accords qui décidèrent du partage du monde, voilà tout ce dont je me souvenais de la conférence de Yalta. Voilà mes lacunes comblées grâce à Michaël DOBBS qui nous fait vivre les évènements au jour le jour. On y découvre le sens de l'hospitalité bien à lui de Staline, les tractations secrètes en marge de la conférence, les petites trahisons entre amis, les ambitions, les coups de gueule, les ruses, les compromis, les capitulations. En mêlant faits réels et pure fiction (Marian Nowak est un personnage inventé), il a écrit quelque chose qui n'est ni un livre d'histoire ni un roman mais plutôt un docu-fiction passionnant de bout en bout. Les trois hommes les plus puissants du monde sont disséqués avec minutie, on sait tout de leurs craintes, de leurs haines, de leurs revendications et parallèlement, on suit le destin funeste du peuple polonais (hommes et enfants martyrisés, tués, femmes violées) dont Churchill se fait le défenseur bien qu'il sache déjà que son sort est scellé.
Alors si vous voulez vous aussi tout connaitre de cette semaine qui a fondé le monde tel qu'il a été jusqu'à il y a peu, n'hésitez pas à vous plonger dans l'excellent Churchill à Yalta, une magnifique leçon d'histoire qui se dévore comme un roman.

e septième papyrus

Pocket

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13 novembre 2012

Quatre mille ans ont passé depuis le temps où le scribe Taïta veillait sur les destinées de la reine Lostris, de son amant Tanus et de son époux le pharaon Mamôse. Ils vont pourtant sortir de l'oubli grâce aux papyrus laissés par Taïta et découverts par un couple d'égyptologues passionnés, le professeur Duraid Al Simma et sa jeune épouse Royan. Parmi les écrits du grand Taïta, le septième papyrus se présente sous la forme d'une énigme et le couple est en passe de le décrypter et de connaitre enfin le l'endroit où se trouve le tombeau du pharaon Mamôse. mais ce trésor excite les convoitises, Duraid est assassiné et Royan, contrainte de quitter l'Egypte par mesure de sécurité.

Désemparée, elle décide faire confiance à un aristocrate anglais, grand collectionneur, Nicholas Quenton-Harper. Ensemble, il partent en Afrique, dans les gorges du Nil, à la recherche du précieux sarcophage.

De l'aventure, du danger, de l'action, du mystère, de l'amour....Que demander de plus à ce récit qui est en quelque sorte une suite du Dieu-fleuve? Fidèle à lui-même Wilbur SMITH a concocté un savant cocktail où se mêlent tous les ingrédients qui ont fait son succès, et cela dans les paysages à couper le souffle des gorges du Nil, du Soudan à l'Ethiopie.
Alors, il est bien naturel de se laisser tenter et de suivre avec bonheur les tribulations du baroudeur et de l'égyptologue pris entre les menaces de guerre, la concupiscence d'un collectionneur sans scrupules et leur amour naissant. Comme à chaque fois avec cet auteur, on se laisse prendre aux charmes de cet amoureux de l'Afrique, mi-romantique mi-macho qui sait si bien raconter des histoires pour s'émouvoir, se passionner, se dépayser, se divertir tout simplement.

Le Cherche Midi

24,00
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13 novembre 2012

A Los Angeles, un homme s'attaque à des femmes jeunes et belles en toute impunité. Il ne les viole pas, il ne les tue pas, il se contente de déconnecter leur cerveau, les plongeant dans un coma sans rémission. Comme il n'y a pas meurtre, le procureur et la police se préoccupent peu de ce psychopathe qui vient pourtant de faire sa neuvième victime. Seules deux femmes se battent pour qu'il soit arrêté : Maude Garance, la psychiatre qui accueille les enveloppes vides de ces femmes sacrifiées dans la clinique où elle travaille et Sara Smith, une jeune journaliste du Los Angeles Herald qui voit là une histoire susceptible de lancer sa carrière.

C'est d'ailleurs cette dernière qui l'a baptisé "Toyer", le joueur, parce qu'il joue avec ses victimes, avec la police, avec la presse. La psychiatre et la journaliste vont unir leurs forces pour entamer le dialogue avec ce "non tueur en série", pour l'amener à se dévoiler et peut-être commettre le faux pas qui le perdra....

Des invraisemblances qui frisent le ridicule, des personnages caricaturaux et sans consistance, une intrigue qui traîne en longueur de faux rebondissements en retournements de situation aberrants, le tout dans un style indigent qui combine une écriture télégraphique à des chapitres trop brefs, sans compter l'avalanche de petites phrases en italique censées exprimer les pensées "profondes" des personnages et une traduction pas toujours très heureuse... Bref, une lecture laborieuse pour un thriller qui se veut original mais qui est juste abracadabrant. A fuir!

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12 novembre 2012

Three Pines est un charmant village des Cantons-de-l'Est dans la campagne montréalaise, un endroit idyllique où il fait bon vivre, où tout le monde se connait, où l'on peut compter sur son voisin en cas de problème. Cette douceur de vivre prend brutalement fin par un dimanche de Thanksgiving quand le corps de Jane Neal est découvert dans les bois. Sa mort n'est pas naturelle mais il ne peut s'agir que d'un accident, personne n'aurait tué intentionnellement cette septuagénaire, institutrice à la retraite, adorée de tous! Avec son adjoint l'inspecteur Jean-Guy Beauvoir et une nouvelle recrue l'agente Yvette Nichol, l'inspecteur-chef Gamache arrive de Montréal pour faire la lumière sur cette affaire qui bouleverse la paisible communauté.

Une enquête dépaysante puisqu'elle se déroule au Québec, dans un petit village de carte postale, teinté des couleurs chaudes de l'automne. Les habitants sont sympathiques et attachants, que ce soit le couple d'artistes très amis avec la victime, le vieux garçon rentier, le couple d'homosexuels, etc. On apprend beaucoup sur la vie dans la campagne québécoise, de la chasse à l'arc aux conflits larvés entre francophones et anglophones. Et on fait connaissance avec Armand Gamache, inspecteur-chef à l'escouade des homicides de la Sûreté du Québec, un quinquagénaire doux et compatissant, aux méthodes bien à lui, qui aime à s'immerger totalement dans la vie de ses suspects et à s'imprégner de l'atmosphère des lieux.
Le suspense est bien mené, le rythme est lent sans être ennuyeux, l'atmosphère est un peu celle des villages anglais que parcourt l'inspecteur Barnaby à la télévision. Malgré le meurtre, la suspicion qui s'ensuit et le chagrin qu'il suscite, on se plaît à marcher dans les pas des habitants de Threee Pines, à savourer leur compagnie au coin d'un bon feu de bois, à partager leurs réunions amicales. Un premier tome très sympathique qui donne envie de continuer à fréquenter Armand Gamache pour ses prochaines enquêtes. J'ai beaucoup aimé.

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9 novembre 2012

Le jour même de sa naissance, l'astrologue de la famille décrète que la petite Manikarnika sera reine. Impossible! Sa famille appartient à la caste des brahmanes et se serait se déclasser que d'épouser un roi. Mais les astres ne mentent jamais et bien des années plus tard, c'est un autre astrologue qui apporte la solution à ce souci avec son destin. Il lui propose le mariage avec le Maharaja de Jhansi qui cherche une épouse depuis son veuvage. Manikarnika a grandi, elle a 15 ans, on l'appelle Manu, on la surnomme Chabili (la chérie), elle a perdu sa mère et a été élevée comme un garçon parmi les fils du Peshwa Baji Rao. La proposition de l'astrologue séduit son père, elle part donc pour le royaume de Jhansi afin d'y être épouse et rani. Là-bas, elle rencontre son mari, Gangadar Rao, un homme faible et toussif qui aime plus que tout s'habiller en femme. Rien de choquant pour celle qui se nomme désormais Lakshmi Baï. Elle apprivoise son mari, négocie des parcelles de liberté et se fait aimer de son peuple.

Le vrai problème, ce sont les anglais et leur Compagnie des Indes Orientales. Grâce à leur nouvelle loi dite "de déshérence", ils s'emparent peu à peu de tous les royaumes d'Inde, refusant dorénavant de reconnaître comme légitimes héritiers les fils adoptifs des souverains. La colère gronde chez les indiens et les cipayes, soldats natifs enrôlés dans l'armée anglaise, sont prêts à se soulever contre l'envahisseur trop gourmand. A la mort de Gangadar, Lakshmi est veuve et sans héritier issu de son sang. Menacée par les anglais, elle est contrainte de prendre la tête de la révolte. Combattante et guerrière infatigable et acharnée, elle est respectée par ses soldats et crainte par les anglais.

Une femme magnifique, entière, obstinée, intelligente, au destin flamboyant, qui aurait méritée mieux que le sort que lui a réservée Catherine CLÉMENT. Son récit est plat, sans consistance, il lui manque le souffle épique digne de son héroïne. J'ai lu sa vie, de son enfance jusqu'à sa guerre comme j'aurais lu le journal : des évènements intéressants racontant des combats au bout du monde mais qui ne me touchent pas. Au final, j'ai appris beaucoup de choses, sur l'Inde, sur la colonisation anglaise, sur la société indienne mais j'aurais fait de même si j'avais regardé un documentaire à la télévision. J'aurais aimé ressentir la chaleur, la moiteur de la mousson, j'aurais aimé m'attacher à la rani, la soutenir dans ses combats, pleurer ses morts, vibrer dans ses moments de bonheur, détesté ses ennemis. Au lieu de cela, j'ai emmagasiné des connaissances, c'est bien mais pas suffisant. Une petite déception donc pour un livre dont j'attendais beaucoup.