Introduction à la sociologie pragmatique, vers un nouveau style sociologique ?
EAN13
9782200268497
ISBN
978-2-200-26849-7
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
DD.PSYSOC COLIN
Nombre de pages
224
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
361 g
Langue
français
Code dewey
301
Fiches UNIMARC
S'identifier

Introduction à la sociologie pragmatique

vers un nouveau style sociologique ?

De

Armand Colin

Dd.Psysoc Colin

Indisponible

Autre version disponible

Introduction?>Où en est la sociologie ??>Vaste question ! Depuis sa naissance au XIXe siècle, on n'a cessé de ressasser qu'elle traverse une « crise », qu'elle est « à bout de souffle », toujours tiraillée entre un excès d'orgueil - se voulant une discipline englobante - et un manque d'autonomie réel vis-à-vis des disciplines voisines.Cependant, même si crise il y a, elle n'est probablement pas celle de la sociologie, mais celle des sociologues, trop souvent attachés à des Écoles ou enfermés dans des « querelles de méthode » et des débats épistémologiques (explication/compréhension, dualisme/monisme, holisme/individualisme) qui, tout en étant intéressants, attisent néanmoins les tensions et réduisent les possibilités d'une discipline aux prises avec l'évolution des autres sciences et de la société. Raymond Aron ne disait-il pas que les sociologues ne sont d'accord entre eux que pour souligner la difficulté de définir la sociologie, caractérisée par une perpétuelle recherche d'elle-même (Aron,1962, p. 13).Plus récemment, deux sociologues américains, Harold Becker et William Rau, faisant un bilan de la situation de la sociologie dans les années 1990, parviennent au constat suivant :« La sociologie [...] est tellement divisée qu'il devient de plus en plus difficile de définir quel est son objet d'étude et de la faire parler d'une seule voix dans le brouhaha des théories et des spécialités concurrentes. Par ailleurs, et cela n'est pas sans rapport, la sociologie est dans la ligne de mire d'administrations soumises aux contraintes financières et qui cherchent les coupes sombres les plus facilement réalisables en cette période de récession. »Becker et Rau, 1990, p. 70.C'est finalement une vaine quête que de chercher à établir un point de vue consensuel au sujet de l'identité de la sociologie et, du reste, ce n'est pas du tout le but de cet ouvrage. En outre, il ne s'agit pas pour nous de poser un diagnostic et encore moins d'établir un bilan. Nous avançons simplement l'hypothèse qu'un examen attentif de certains travaux marquants des trente dernières années pourrait révéler une autre configuration annonciatrice de ce que nous suggérons d'appeler un nouveau style sociologique.
La sociologie a toujours su s'alimenter des acquis des autres sciences ou s'en démarquer. On sait, par exemple, qu'Emile Durkheim a cherché à édifier sa science sociologique à l'image de la biologie et que George Herbert Mead a tenté de poser les bases de l'interactionnisme en se servant du pragmatisme, de l'éthologie et du béhaviorisme.De nos jours, la sociologie est confrontée à de nouvelles sciences et, par voie de conséquence, elle doit relever de nouveaux défis ! À cet égard, il nous semble qu'elle n'a pas encore suffisamment tiré profit de la « révolution cognitive » qui a marqué toute la seconde moitié du XXe siècle, comme l'ont fait, par exemple, l'anthropologie et la linguistique.Cependant, nous verrons que l'un des traits saillants du nouveau « style » sociologique est de s'inscrire à la jonction de nombreuses disciplines comme l'anthropologie, l'économie, la philosophie morale et la linguistique générative qui a contribué particulièrement à cette révolution. À l'évidence, la sociologie a tout à gagner en s'ouvrant à d'autres horizons disciplinaires et en multipliant les sources théoriques, même si elle court le risque d'être taxée d'éclectisme.Le début des années 1980 aura été témoin d'un changement notable de la discipline et d'un renouveau indéniable de la théorie sociologique. En France, ce fut l'occasion de découvrir et d'apprécier, certes un peu tardivement, les apports de certains courants anglo-saxons, comme l'interactionnisme symbolique ou l'ethnométhodologie, jusqu'alors méconnus ou sous-estimés (De Fornel, Ogien et Quere, dir. 2001). Pendant les deux décennies précédentes (1960-1970), la sociologie française se réduisait principalement à quatre courants qu'Alain Touraine proposait d'appeler les quatre coins de la sociologie.En outre, une bonne partie des débats qui agitaient les sciences sociales à cette époque se réduisait généralement à une confrontation entre deux courants : le marxisme et le structuralisme. Bien que l'on ne puisse renier aujourd'hui la richesse et l'apport de ces débats, il n'en demeure pas moins évident qu'ils ont nui au développement d'autres perspectives théoriques dans la mesure où ils ont généré une polarisation et un clivage épistémologiques, réduisant énormément la possibilité d'un dialogue fructueux entre diverses approches.
S'identifier pour envoyer des commentaires.