Comme une armure dans un salon de thé

« Demain nous aurions pu nous promener dans les bois avec le chien qui aurait couru devant nous, serait revenu sur ses pas, nous aurait salis de ses grosses pattes boueuses. Ensuite, demain, nous serions allés chez mes parents où nous aurions pris l’apéro dans le salon. Nous y aurions croisé ma sœur que j’aime et mon frère que j’aurais aimé. Dans la soirée, demain, nous aurions rejoint les copains au bistrot. Nous aurions ri et Yvan nous aurait joué de la guitare en chantant. J’aurais lu un pamphlet et tu m’aurais regardé en souriant. Demain, ma cousine, cette sacrée emmerdeuse, aurait été malade parce qu’elle aurait trop bu. Nous l’aurions engueulée, l’aurions mise au lit et puis nous aurions fait de même. Demain… Il ne m’a manqué qu’une chose à tout cela : c’est demain… »