La fin du progrès

Hagards, hébétés, nous marchons droit vers le précipice. Parce que nous regardons en arrière. Parce que nous nous acharnons à penser le monde selon un mode révolu. Il est temps d'ouvrir les yeux pour embrasser, maîtriser, enchanter une ère nouvelle.
« Ma pensée est : « toujours en avant », écrit Victor Hugo. Si Dieu avait voulu que l'homme reculât, il lui aurait mis un œil derrière la tête. » C'est en s'inspirant de cet immense écrivain et de bien d'autres penseurs que nous franchirons une nouvelle étape dans l'histoire de l'humanité. Celle-ci, pendant des siècles, a agi, vécu, produit, rêvé sous le tout-puissant œil de Dieu. Puis ont surgi les Lumières, la démocratie, la conquête de l'individu par lui-même. En gestation depuis longtemps, le progrès a éclos au 18e siècle : révolution industrielle, révolution démocratique, apparition de la croissance… Cette nouvelle religion du progrès semblait éternelle, indépassable. Elle a connu son apogée, dans le monde occidental, pendant les Trente glorieuses. Rien ne semblait pouvoir arrêter sa marche triomphale.
Désormais, c'est pourtant un astre mort que les décideurs politiques continuent de regarder comme la promesse de lendemains qui chanteront de nouveau. Ils ont tort. Parce qu'ils ont peur. Enfermés dans un système de pensée qui n'a plus cours, ils se sont enfermés dans la règle des trois I : Incompétence, Irresponsabilité, Incapacité.
Face à ce pouvoir névrosé, il est temps de tisser de nouvelles solidarités, de réinventer le monde et de rêver l'avenir pour mieux le construire. C'est ce que ce livre propose.