L’islam et la réinvention du capitalisme en Indonésie
EAN13
9782811123185
Éditeur
Karthala
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L’islam et la réinvention du capitalisme en Indonésie

Karthala

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Depuis quelques années, l’Asie du Sud-Est est touchée, à son tour, par le
phénomène de « commercialisation du religieux » (religious commodification).
On y constate l’apparition de prédicateurs qui font l’éloge de la richesse
pieuse, de banques islamiques, mais aussi d’entreprises déclarant fonctionner
selon les principes éthiques du Coran, ou encore de complexes immobiliers où
port du voile et prière commune sont de rigueur. Cette nouvelle confluence des
champs économique et religieux insuffle une dynamique inédite au débat
fondateur initié par L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme de Max
Weber au début du XXe siècle.

L’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde par sa population, est l’un
des principaux lieux de cette effervescence spirituelle initiée par
l’avènement d’une nouvelle classe moyenne musulmane. Le cas de l’archipel est
d’autant plus intéressant qu’il s’articule autour de la rivalité historique
entre les hommes d’affaires indigènes (pribumi) et les entrepreneurs de la
minorité sino-indonésienne, parmi lesquels nombreux sont les convertis au
protestantisme évangélique. Dans le cas des communautés diasporiques
chinoises, il a été suggéré que la structure familiale, la solidarité
ethnique, les croyances culturelles et religieuses peuvent constituer un
avantage dans le processus de développement économique. La question est alors
de savoir si l’islam représente également un capital spirituel et social sur
lequel l’entrepreneur musulman peut se reposer.

Cet ouvrage se concentre sur deux objets d’étude : d’une part, la
Muhammadiyah, la grande organisation de l’islam réformiste, créée en 1912 et
comportant plusieurs millions de membres et de sympathisants, qui a tenté
d’adjoindre à ses fondations caritatives une dimension lucrative à partir des
années 1990 ; d’autre part, les réseaux d’entrepreneurs de la prédication qui
représentent le plus clairement l’orientation économique adoptée récemment par
l’Islam indonésien. Pour déterminer comment s’effectue cette « greffe » du
capitalisme, l’auteur s’appuie sur les outils proposés par la nouvelle
sociologie économique, adoptant une approche à la fois culturaliste et
structuraliste du développement. Il décrit ainsi comment s’opère le processus
de négociation constante qui aboutit à l’élaboration d’une « économie morale »
(moral economy) au sein du monde musulman.

Ce livre a obtenu le prix Jeanne Cuisinier 2011.
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