Paroles d'innocents
EAN13
9782402007931
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Le Pré aux clercs)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Paroles d'innocents

FeniXX réédition numérique (Le Pré aux clercs)

Indisponible
« C’est à huit ans que j’ai découvert que mon père n’était pas mort, comme on
me l’avait toujours dit. Mais qu’il était en prison… J’ai demandé à le voir.
On m’a emmené à la Santé. Il y avait une vitre entre lui et moi. Mon père
était vivant, et je n’avais même pas le droit de le toucher… Pour moi, Jacques
Mesrine était mon père, et pas un bandit… » Comme Bruno Mesrine, tous les
enfants que nous avons rencontrés ont en eux ce secret : une enfance placée
sous le signe d’un père ou d’une mère hors la loi. Leurs parents ont commencé
par être en fuite. Puis leur nom s’est inscrit sur cinq colonnes, à la une des
journaux. Sous le patronyme, il y avait la photo. Les enfants des « criminels
» ont regardé les gazettes, détourné les yeux, remonté les bretelles de leur
cartable, repris le chemin de l’école. Comment ont-ils pu survivre aux regards
dérobés, aux doigts accusateurs ? Comment ont-ils vécu les parloirs des
prisons où, derrière une vitre sale, ils mimaient parfois l’esquisse d’un
baiser ? La mère ou le père repartaient, encadrés de deux gardiens. Les
enfants rentraient chez eux, retrouvaient une autre prison, celle de la honte.
C’est cette enfance-là qu’ils nous racontent. Aucun d’entre eux n’a renié les
parents qui leur ont volé leur jeunesse. Mais aujourd’hui, la parole de ces
enfants est un exorcisme.
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