• Conseillé par (Libraire)
    15 septembre 2022

    Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et sont partis vivre loin des hommes, qui ne les ont plus jamais revus.
    Dex est moine de thé. Son rôle est de voyager, avec sa roulotte, de villages en villages, afin de proposer à tous ceux qui en ont besoin une tasse de thé, une oreille attentive, quelques instants de repos. C’est au milieu de cette routine qu’un malaise va se faire sentir quant au sens de sa vie, l’amenant à s’enfoncer dans une forêt laissée au bon vouloir de la nature. Là, c’est la rencontre avec Omphale, un robot venu prendre des nouvelles de l’humanité. Les robots ont une question à poser : « De quoi les humains ont-ils besoin ? »

    Becky Chambers est réputée pour ses récits qui, loin de la morosité typique du genre, est très positive, bienveillante et tournée vers l’humain. Un psaume pour les recyclés sauvages ne fait pas exception à la règle — ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la traditionnelle dédicace en début de livre est remplacée par la simple phrase « Pour vous qui avez besoin de souffler ». Cette novella est en effet une véritable bouffée d’air frais.

    L’environnement de Panga a quelque chose de très apaisant. Si elle a clairement été industrialisée à une époque, les ruines de ce passé ont depuis été recouvertes par la végétation et des zones entières laissées au bon vouloir de la nature. On a clairement affaire ici à un peuple qui a su s’arrêter avant le point de non-retour et opérer, avec succès, un retour à la nature.
    Dex étant moine, les considérations théologiques sont évidemment présentes dans le roman. Pourtant, elles sont loin d’être un sujet de tension dans l’univers du livre, tout comme d’autres sujets pourtant clivants dans tant d’autres romans : Becky Chambers nous montre une société en paix avec elle-même, et c’est terriblement rafraîchissant.

    Il ne faut donc pas s’attendre à un livre basé sur l’action : bien que Dex poursuit une quête personnelle — et clairement initiatique — ce sont surtout les dialogues qui font avancer l’histoire, ceux entre Dex, moine un peu perdu, et Omphale, robot peu au fait des coutumes humaines et dont l’attitude détonne donc : les réflexions sur le sens de la vie, sur le rapport à la nature, sur la nature de l’être humain, et aussi sur l’importance de « se laisser vivre » sans toujours chercher à justifier son existence. « Je n’ai pas de but, pas davantage qu’une souris, une limace ou une ronce. » dit un jour Omphale à Dex. « Pourquoi, toi, tu aurais besoin d’en avoir un pour te sentir en paix avec toi-même ? ».

    Un psaume pour les recyclés sauvages est une lecture dont on ressort apaisé, sentiment assez rare dans le milieu éditorial actuel. À noter que le livre a reçu cette année le très prestigieux prix Hugo dans la catégorie roman court, ce qui est à mes yeux largement mérité.


  • Conseillé par (Libraire)
    24 avril 2023

    De la SF optimiste et bienveillante

    Il y a bien longtemps, les robots de Panga ont accédé à la conscience et ont quitté les humains pour gagner la nature. Depuis, l'humanité s'est reconstruite sans eux avec un grand respect pour la nature.
    Dex, moine de thé en plein questionnement existentiel va se trouver nez à nez avec Omphal, un robot, qui a pour mission de voir comment l'humanité s'est reconstruite.
    Une très belle fable philosophique, optimiste et bienveillante en deux tomes.
    Clémentine.


  • Conseillé par
    27 octobre 2022

    Que diriez-vous de prendre une tasse de thé avec un robot ? Voilà ce que vous propose Becky Chambers dans son petit roman Un Psaume pour les recyclés sauvages. Un récit plein d'humanité et de douceur, qui réchauffe le coeur et nous présente un futur qui n'est pas apocalyptique. Ici, l'humanité a su se renouveler pour sa propre survie, et créer une nouvelle façon d'habiter la terre, en créant une harmonie entre nature et technologie. Ici, l'humanité se contente de vivre, et de boire une tasse de thé fumant quand ça ne va plus. Des moines vont de ville en ville et proposent aux habitants un moment de discussion ou de silence, de sympathie, un moment pour se reposer, et se ressourcer. Les robots sont partis vivre dans la forêt, comme pour questionner la société sur ce qui fait l'humanité. Qui est le plus humain du robot ou de l'Homme ? On ressort de cette lecture avec le sentiment d'être compris. Le personnage de Dex, c'est nous, c'est tout le monde, et parfois, comme Dex, nous avons besoin de partir, de boire une bonne tisane en douce compagnie pour repartir de plus belle.


  • Conseillé par (Libraire)
    1 octobre 2022

    Une Sf zen et humaine

    La planète Panga est séparée en deux. Une partie est réservée aux humains et l'autre est laissé à l'état naturel. Les robots, libérés de leurs servitudes sont partis dans la nature et personne n'en a revu depuis plusieurs générations. Lors d'un de ces voyages froeur Dex rencontre le premier robot depuis longtemps.
    Un texte tout en poésie où l'idée de roman de science-fiction est renforcé par l'écriture inclusive. À lire avec une tasse de votre meilleur thé.


  • Conseillé par
    6 septembre 2022

    Un psaume pour les recyclés sauvages

    Becky Chambers revisite la première rencontre entre le robot dotée d’une IA et d’une sensibilité toute en candeur, et celle d’un être humain en quête de lui ou d'elle-même.

    On pense donc beaucoup à Laputa/Le château dans le ciel, au Géant de Fer, au jeu vidéo Rime (que je vous conseille plus que fortement), et plus récemment, à certains courts métrages de Love, Death and Robots sur Netflix. Ce psaume est donc une réussite pour ma part !

    Roman très court permettant de mettre un bon baume afin de panser les plaies qui font de l’humanité ce qu’elle est aujourd’hui, doté un optimisme fou sans pour autant qu’il soit naïf (et c’est ce que j’aime beaucoup chez cette autrice).

    Dex rencontre donc Omphale au moment où plus rien ne le ou la satisfait alors que le robot a lui-même soif de découvrir l’Homme bien après que les deux civilisations se soient éloignées l’une de l’autre, au point d’en devenir des légendes d’un autre temps.

    Leurs échanges philosophiques, écologiques, tout à la fois drôles et très sérieux sont de parfaits petits bonbons à savourer autant de temps qu’il le faudra sur la langue, juste le temps de s’en imprégner pour qu’en subsiste ce qu’il faudrait pour rendre la vie un peu plus douce.

    La SF au service du feel good ou véritable philosophie positiviste ? Dans tous les cas la plume de Becky Chambers fait sourire, apporte quelques pierres à des édifices pas encore construits et ainsi, elle reste fidèle au succès de ce qu’avait été L’Espace d’un an.

    Ce conte accessible pour qui veut bien s’en donner les moyens est une vraie douceur, intelligente et pertinente. Et un bon coup de pied dans la mare des contes philosophiques culpabilisants et moralisateurs avec lesquels on a tenté de nous bercer !