Au pays des kangourous

Gilles Paris

Don Quichotte

  • Conseillé par
    3 février 2013

    dépression

    Ce roman approche un sujet difficile à lire et à raconter : la dépression. Chacun vit la sienne, à sa façon. Ici, c'est Simon, jeune garçon de neuf ans qui nous raconte comment il vit la grande fatigue de son père.

    Celui-ci est rapidement interné (quel vilain mot) et la vie de Simon devient moins monotone. Pourtant, plane toujours un doute : pourquoi sa mère ne rentre pas d'Australie ? Certes, le couple se disputait de plus ne plus souvent, mais Simon ne s'explique pas l'absence de sa mère lors de cet épisode grave.

    Car dans ce roman, il est également question du difficile lien mère-fils, vue au travers des yeux de Simon qui a du mal à analyser la froideur de sa maman.


    J'ai beaucoup aimé "les sorcières", les amies de la grand-mère qui vivent un troisième âge loin d'être morose ; ainsi que le concert des Black Eyed Peas.

    En revanche, le personnage de Lily m'a paru moins évident. Je n'ai pas perçu son autisme, et sa présence dans toutes les cliniques où le père est soigné m'a plus fait penser à une "Jiminy Criquet".

    Les images que je retiendrai :

    Celle du chauffeur qui conduit Simon tous les matins à l'école et qui l'appelle Monsieur, tout en lui apportant pour son goûter bonbons et chocolats.

    Celle du père retrouvant des sensations et une ouverture au monde dans l'eau, à la piscine.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/01/28/26147910.html


  • 28 décembre 2012

    J'ai ouvert le dernier roman de Gilles Paris, publié aux Editions Don Quichotte Au Pays des kangourous et j'ai fait la connaissance de Simon. Agé de neuf ans, Simon découvre son papa recroquevillé dans le lave-vaisselle.

    Elle est plutôt étrange la famille de Simon. Sa maman travaille chez Danone et s'exile régulièrement en Australie, pays des kangourous. Alors, Simon aime beaucoup lézarder sur le canapé avec son papa, écrivain en peine. Ils écoutent les Blacks Eyed Peas et regardent des DVD jusqu'au jour où le papa de Simon commence à avoir le teint gris, la mine défaite et le t-shirt sale...puis vint l'épisode du lave-vaisselle.

    J'ai beaucoup aimé m'immiscer dans cet appartement parisien et partir à la rencontre de ce petit garçon attendrissant. Faire parler un enfant de neuf ans n'est pas chose facile et Gilles Paris réussit parfaitement ce défi.

    Le coeur se serre un peu lorsque Simon évoque sa relation avec sa maman qui ne l'embrasse jamais. Evoquer la dépression du point de vue de l'enfant n'est pas simple mais le rythme enjoué et l'humour offrent une tonalité très plaisante à l'ensemble du roman. Des personnages hauts en couleurs comme la grand-mère paternelle de Simon apportent beaucoup de fraîcheur à ce roman qui aborde une thématique plutôt sombre.

    Le papa de Simon sera bientôt interné, lors des visites au centre des grises mines, il rencontre Lily. Une gentille fée, un mirage qui sait guider l'enfant sur les chemins de la maladie. Cette petite fille est l'amie imaginaire chère aux enfants.

    Un sujet triste mais magnifiquement sublimé par la plume de Gilles Paris et sa galerie de personnages loufoques, véritables pépites de vie.

    Un livre doudou pour s'offrir une jolie parenthèse de douceur.


  • Un roman tendre et touchant !

    Je dois bien avouer que j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire. Le sujet n’est pas vraiment gai, et comme le dit si bien l’auteur au sujet de la dépression :

    « […] c’est un peu comme un miroir devant lequel personne n’a envie de s’arrêter. Les gens ont tous leurs petites faiblesses, leurs moments de fatigue, de stress, et n’importe qui peut en passer par là. » p. 102

    C’est exactement ce que je ressentais. Malgré tout j’avais envie de découvrir cet ouvrage, j’ai donc continué ma lecture jusqu’à être emportée.

    C’est à travers les yeux de Simon que l’on suit le récit. Il nous raconte ce qu’il voit, il nous fait part de ses doutes, de ses observations. Ce petit bonhomme de neuf ans est attendrissant, je me suis beaucoup attachée à lui. Il essaye de comprendre ce qu’il se passe alors que les grandes personnes ne lui en disent pas beaucoup sur le sujet. Sa grand-mère essaye de le protéger, et puis sa mère, comme toujours, n’est pas là mais en Australie. Pourquoi son papa, Paul, s’est réfugié dans le lave-vaisselle, pourquoi il dort toute la journée ou encore pourquoi il a l’air si triste ? Il est seul, ou presque, pour essayer d’assembler les pièces du puzzle. Mais Lily, une jeune fille énigmatique qu’il va rencontrer dans l’hôpital où est interné son père, va l’aider à avancer et à comprendre, petit à petit.

    J’ai beaucoup aimé l’écriture. On a vraiment l’impression que c’est Simon qui nous raconte l’histoire, il nous explique avec ses mots d’enfants ce qu’il se passe, ce qu’il pense et parfois, il divague un peu. C’est simple, sans être pour autant simpliste. Mais plus que tout, j’ai trouvé ce roman tendre. On y parle bien entendu de la dépression, un sujet douloureux et pas forcément facile à aborder… Mais aussi et surtout d’amour. L’amour que Simon porte à son papa et vice versa, celui que le petit porte à sa mère et qui reste en apparence à sens unique. L’amour de Paul pour sa femme… et on pourrait continuer comme cela encore longtemps. L’amour. Ce livre en est rempli.

    En conclusion, une lecture dans laquelle j’ai eu un peu de mal à rentrer au début mais qui au final est une très belle découverte. Il y a beaucoup de tendresse et d’amour dans ce livre qui aborde le sujet de la dépression sans pour autant en faire trop.


  • Conseillé par
    28 avril 2012

    Depuis que sa mère a accepté une mission en Australie, le papa de Simon, neuf ans, ne va pas bien. Ce petit garçon est très proche de son père Paul et quand ce dernier tombe malade, Simon se questionne.

    Prendre comme narrateur un enfant est toujours risqué mais Gilles Paris réussit avec brio à se glisser dans la peau de Simon. Ce petit garçon ne comprend pas pourquoi sa maman accorde tant d’importance à son travail ni la maladie de son père. Paul fait une dépression et est interné. Sa grand-mère Lola un personnage haut en couleurs s’occupe de Simon. Ce petit garçon en manque d’amour maternel aimerait que son père guérisse, que la vie redevienne comme avant. Avec ses mots et son regard d’enfant, Simon nous livre ses doutes, ses questions ce qui donne des dialogues tendres où l’émotion, le rire s’invitent lorsqu'il attrape au vol une conversation et essaie de comprendre ce que les adultes se disent. Des adultes qui veulent le protéger de beaucoup de choses...Je n’en dirai pas plus sauf que je n’ai pas vu la fin venir.

    La mort, la maladie, l’amour, l’apprentissage de la vie sont traités avec beaucoup de finesse et d’émotions ! Quelques petits bémols : j’ai trouvé que le personnage de Lily, cette petite fille imaginaire, n’avait pas sa place et qu’il y avait quelques petites longueurs mais ils ont été largement balayés par l'ensemble.

    J’ai été vraiment touchée par cette belle lecture que j’ai refermée le cœur pincé !


  • Conseillé par
    13 février 2012

    Tout passer par le prisme d'un enfant permet de dédramatiser, de mettre de l'humour, du sourire là où un avis d'adulte appesantirait le message. L'écueil, c'est de paraître un peu lisse, un peu trop léger et c'est vrai que malgré des situations lourdes, comme dans son roman précédent, Gilles Paris écrit un roman optimiste ; mais l'optimisme ne signifie pas forcément légèreté. Pour ma part, étant persuadé que le rire ou le sourire voire l'optimisme permettent de faire passer autant voire plus de messages que la noirceur ou la tristesse, j'avoue m'être plusieurs fois interrogé sur telle ou telle situation décrite par l'auteur. Dois-je revoir parfois la hiérarchie de mes priorités quotidiennes ? Et si je tentais moi aussi de voir mes pratiques par l'oeil des enfants présents chez moi, qu'est-ce que cela pourrait changer ? En outre, je peux sans souci m'identifier à Paul étant moi-même père à la maison et donc astreint aux mêmes contingences quotidiennes, aux mêmes tâches et devoirs mais aussi et surtout aux mêmes plaisirs de pouvoir profiter des enfants, grands et petits pour moi.