Les trois lumières

Claire Keegan

Sabine Wespieser Éditeur

  • Conseillé par (Libraire)
    22 février 2014

    Les trois lumières

    Une petite fille dont la mère va accoucher, est envoyée le temps de la naissance, à la campagne. Accueillie par un couple d'agriculteurs, elle prend peu à peu conscience du drame qui s'est joué avant son arrivée.
    Court récit tout en finesse et en non-dits sur la difficile relation au père avec en arrière fond une Irlande rurale déboussolée et des gens de peu, des "taiseux", profondément humains.


  • Conseillé par
    1 mars 2018

    Tendre et lumineux

    Dans ce petit ouvrage d'une centaine de pages, l'auteure , d'une écriture toute en douceur, en pudeur et en poésie, nous parle - comme en secret- d'une petite fille à laquelle elle ne donne pas de prénom.
    Cette fillette est amenée dans une ferme par son père, rustre, peu attentionné, chez un couple , les Kinsella, Une femme délicate, un homme parfois soucieux mais très bon, qui l'appellera parfois " Pétale".
    Elle y découvrira la paix, le plaisir des sens: dans un paysage de campagne irlandaise, un été , le bain chaud et parfumé, la fraîcheur de l'eau du puits, les délicieuses odeurs de la tarte à la rhubarbe...
    Les adultes sont bien présents dans ce récit: ils jouent aux cartes, ils discutent, ils rient et elle les observe, elle la petite fille dont on ne prend pas, chez elle, le temps de s'occuper. Et la fin du livre arrive, trop vite, mais si belle, et c'est à regret que j'ai quitté les émotions vives de cette " bien mignonne" enfant.


  • Conseillé par
    27 mai 2012

    Un matin d’été, un père dépose sa fille à la ferme des Kinsella. Pour soulager son épouse qui est encore enceinte, l’enfant passera la belle saison loin de la maison. D’abord mal à l’aise, la fillette trouve auprès des Kinsella tous les bonheurs d’une famille. « On se réjouit de la garder. […] Elle est la bienvenue ici. » (p. 19) Le couple est attentif et tendre et lui voue une affection qui semble compenser une perte. « Oh, n’est-elle pas là pour qu’on la gâte ? » (p. 54) Gâtée, choyée, entourée, la petite fait l’expérience d’un certain bonheur qui tranche avec la rudesse qu’elle a toujours connue.


    Si la tristesse affleure parfois dans les yeux de Mrs Kinsella, elle n’en a jamais honte. La peine qu’elle porte est lourde, mais elle n’est pas gênante. « Là où il y a un secret […], il y a de la honte, et nos n’avons pas besoin de honte. » (p. 19) Hélas, l’été devra s’achever. Entre une enfant avide d’être aimée et un couple éperdu d’amour, la vie douce aurait pu continuer, mais septembre sonne le glas de l’heureuse quiétude d’une famille qui s’était choisie.
    Il est assez difficile de situer ce roman dans le temps. Il se déroule après les années 50, c’est certain, mais rien n’indique qu’il soit contemporain de l’écriture. L’Irlande est présente, mais de façon très subtile : l’histoire qui est racontée pourrait se passer n’importe où tant la perte d’un enfant représente une douleur universelle.
    Ce très court roman est servi par une plume douce et majestueuse. J’espère que la traduction est à la mesure de l’original. J’ai été particulièrement émue par cette enfant si discrète qui ne trouve pas sa place chez elle et n’ose pas prendre la place d’un autre ailleurs.


  • Conseillé par
    26 février 2012

    Oui, c'est un beau texte bien écrit ; oui l'histoire de la jeune narratrice pourrait être bouleversante ; oui les personnages sont attachants ; oui c'est la vie.

    Pourtant, ce texte n'a pas réussi à me convaincre.

    Pas assez développé ; sentiments profonds passés sous silence ; trop d'élipses font que je n'ai pas été bouleversifié.

    J'en viens à la conclusion suivante : je ne suis pas sensible à la littérature irlandaise. Tant pis pour moi...

    L'image que je retiendrai :

    Celle de la narratrice courant jusqu'à la boîte aux lettres et tentant d'améliorer son score chaque jour.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2012/02/05/23136981.html


  • Conseillé par
    31 janvier 2012

    quelques pages et l'émotion naît...

    Rares sont les récits dont je relis plusieurs fois les dernières pages, tant quitter les personnages m'est difficile. Claire Keegan a su me happer et me faire partager la vie du couple Kinsella et de la petite Pétale. Au début du roman, l'enfant est déposé à la va-vite chez ces fermiers irlandais par un père peu soucieux de sa progéniture. La mère, elle, attend le dernier d'une fratrie déjà très nombreuse et voit probablement ce "placement" comme un moyen de se faciliter la vie.
    L'histoire nous est racontée par la petite fille et l'auteur parvient à lui donner une voix qui sonne juste.


    Elle ne comprend pas tout ce qui se passe mais se rend compte de la bienveillance de sa famille d'accueil. Le Kinsella prennent le temps de s'occuper d'elle. La femme lui donne son bain, la coiffe, et ce contact familier lui redonne un statut d'enfant et fait oublier la sauvageonne du premier jour. Elle est associée à chaque instant de la vie du couple et s'épanouit dans la chaleur de leur tendresse. Cette bulle de bonheur pourrait être troublée par les conversations qu'elle saisit au vol, elle ne serait là que pour remplacer le petit garçon que le couple a perdu, elle doit partir à la fin de l'été, sa vraie place est auprès de sa véritable famille.
    La fin, ouverte, est très belle et laisse le lecteur face à ces questions : un enfant a-t-il le droit de choisir sa famille ? Une famille peut-elle faire sien l'enfant des autres ?
    Ces trois lumières vont briller longtemps dans ma mémoire...


  • Conseillé par
    20 mai 2011

    Par une chaude journée d’été, un père accompagne sa fillette dans une ferme. Elle va devoir y rester quelques semaines. Sa mère enceinte à nouveau n’a guère de temps pour elle sans compter que la fratrie est déjà nombreuse. Les Kinsella l’accueillent gentiment et lui prêtent beaucoup d’attention. Elle qui est habituée à aider ses parents, à surveiller ses sœurs est surprise. Chez les Kinsella, tout semble différent.

    Voici un très beau roman rempli de grâce et de délicatesse.Cent pages que l’on ressent, que l’on vit dans une Irlande rurale que Claire Keegan décrit à merveille. Mais bien plus, elle excelle à distiller des éléments que nous découvrons en même temps que la fillette. Au début sur la pointe des pieds, en se faisant petit, on observe à travers ses yeux. Elle est surprise par ce couple Kinsella si bienveillant. Ils semblent vivre différemment que ses parents et surtout ils lui montrent de l’affection. Petit à petit, la fillette prend ses marques et se sent mise à l’aise l’aise. Des gestes, des regards tendres, autant de signes d’amour qui lui donnés. Ce bonheur d’été est parsemé de tâches d’ombres. Elle apprend et comprend le malheur arrivé au couple.
    Sans en dire de trop, j’ai été happée par cette lecture. L’ambiance du départ avec les non-dits, la dureté de la vie se modifie au fil des pages. Elle devient plus gaie et débouche sur un final lumineux et émouvant !
    Une écriture aux accents poétique, très sensorielle où chaque détail a son importance. Claire Keegan dévoile les sentiments de ses personnages tout en finesse et avec beaucoup de pudeur. Un enchantement.