Nu rouge

Frédéric Touchard

Arléa

  • Conseillé par
    29 septembre 2011

    Terminant sa thèse sur Edouard Pignon, Camille décide de se rendre dans la région du peintre. Elle veut découvrir ce Nord-Pas-de-Calais, celui qui l’a inspiré pour ses toiles : ses couleurs, son atmosphère, ses habitants et comprendre le démarche de l’artiste. Elle rencontre Jean qui devient son guide et qui tombe peu à peu amoureux d’elle.

    "A seize ans, Edouard Pignon, natif de Bully-les- Mines, descend au plus profond du puits de la houillère. La noirceur du minerai, l’absence de lumière, bien plus que le bruit et l’atmosphère étouffante, chargée de fines particules d’anthracite, lui feront fuir le labyrinthe des galeries de la mine. Désertant les sous-sols carbonifères, il deviendra ce peintre avide de formes, de couleurs et d’énergie, en quête de la réalité (écrira-t-il). Près de soixante plus tard, Edouard Pignon inventera les nus rouges – chairs incandescentes envahissant l’entière surface de la toile, et d’entre tous le plus solaire le sommeil écarlate. Un champ d’amour. "


    Ce livre s’ouvre sur ces lignes et d’emblée, on comprend le titre, l’importance de la peinture mais surtout celle de cette région du Nord. Avec cette phrase magnifique : « Le Nord est ce corps sculpté par l’effort de ceux qui y souffrirent ». Une phrase qui en dit long sur les corps usés par un travail physique dans des conditions d’une autre époque. Edouard Pignon naquit en 1905 et Camille part sur ses traces. Les lieux où il vécut, des paysages où les stigmates d’une production ancienne sont présents. Anciens bâtiments d’une activité minière et de celle du textile dont le Nord pouvait s’enorgueillir. Camille n’était pas préparée à découvrir cette région sous un aspect autre que celui du peintre. Rattrapée par la réalité sociale et économique, elle veut aider à sa façon. Lutter dans ce paysage où la pauvreté s’est installée. Raconté par Jean, le récit m'a le plus intéressé quand il décrit cette région qu’il aime et qu’il porte en lui. Camille semble en permanence distante et je n'ai pas réussi à la cerner. Ou alors trop tardivement.

    Un premier roman qui aurait gagné en profondeur et en tenue, à mon sens, sans des digressions inutiles. Je n’ai pas réussi à m’attacher à Camille et j’ai trouvé la fin du livre précipitée. Par contre, les descriptions de cette région m’ont parlée, des descriptions qui confèrent une âme à la nature. On ressort de ce livre avec un regard différent sur le Nord. Derrière le gris se cache le rouge d'Edouard Pignon...